Paris, le 29 avril 2020,
Le groupe EPC voit son activité (y compris JV) ralentir de -2.4% à 90.8 M€ sur le premier trimestre 2020 intégrant les tous premiers impacts du COVID 19 notamment en Europe du Sud (France, Italie, Espagne).
Le premier trimestre a été marqué par un bon niveau d’activité dans les explosifs et le forage minage, à la fois sur la zone Europe Amérique et sur la zone Afrique. On a constaté néanmoins un début de baisse des ventes en Europe du Sud sur la fin du mois de mars liée aux mesures de confinement. La démolition a vu son activité s’arrêter brutalement à compter du 16 mars, l’ensemble des chantiers de démolition et de désamiantage ayant été fermés sur le territoire Français, conformément aux recommandations de la profession, provoquant une baisse de chiffre d’affaires d’environ 4,5 M€.
*La variation à périmètre et taux de change constants est calculée en convertissant les chiffres 2019 aux taux de change moyen mensuel 2020 et en ajoutant (ou retranchant) aux chiffres 2019 les entrées (ou sortie) de périmètre.
Le chiffre d’affaires sur 3 mois (hors joint-venture) s’établit à 82,8 M€ contre 84,7 M€ en 2019 soit une baisse de 2,2%, qui a été contenue du fait d’une croissance de l’activité Afrique Moyen Orient non affectée par la crise COVID 19 sur le mois de mars. A taux de change et périmètre constants, le chiffre d’affaires baisse de 2,9%.
La principale variation de périmètre concerne l’entrée d’EPC Burkina Faso dans le périmètre de consolidation et l’activité consolidée. L’amélioration de la livre sterling et du Dollar Américain (et des devises associées (AED et SAR) ont eu un impact légèrement favorable sur le chiffre d’affaires du trimestre.
1. Description générale de la situation financière
Europe Amérique
L’activité explosifs a été soutenue sur le premier semestre 2020.
L’activité explosifs en France est restée soutenue grâce à l’activité travaux et au bon rythme de vente en carrière. En raison du fléchissement enregistré sur la fin mars du fait des premiers effets du COVID 19 chez les clients, l’activité ressort en baisse de 2,9% par rapport à un exercice 2019 bien orienté.
La Belgique continue sa progression dans un contexte concurrentiel qui s’éclaircit avec le départ d’un des acteurs du marché. La Suède, portée par les premières livraisons sur le Groenland et un marché intérieur dynamique, voit son activité progresser de près de 12,5%.
Au Maroc l’activité travaux est restée stable, les explosifs sont en légère progression grâce aux premières exportations vers la Mauritanie qui compense la baisse du marché marocain des carrières fin mars.
Au Royaume Uni l’activité baisse nettement (-7,1%), notamment du fait de la baisse des volumes dans les additifs diesel. Cette baisse avait été anticipée car elle résulte principalement des limitations de production liées à l’accident intervenu en 2019.
EPC Canada réalise un excellent trimestre supérieur aux attentes grâce à la forte activité enregistrée sur une mine au Québec. Les premières livraisons de la saison (après la fermeture hivernale) ont démarré sur les marchés carrière en mars sur un rythme soutenu également.
La démolition a connu un bon début de trimestre mais la fermeture brutale des chantiers de démolition et de désamiantage ont conduit à mettre l’ensemble des sociétés à l’arrêt dès la semaine du 16 mars 2020. Ceci a eu un impact de près de 4 M€ sur le chiffre d’affaire du trimestre.
Afrique Moyen-Orient
La zone est à nouveau en progression au premier trimestre 2020.
L’activité de l’Afrique subsaharienne n’a pas été affectée par le COVID 19 ce trimestre.
C’est la Guinée qui porte la croissance de la zone ce trimestre (+21%). L’activité a été forte à la CBG qui est repartie sur une hausse significative de production telle que planifiée. La fin des travaux au port de Kamsar permet à la mine de fortement augmenter sa production, conformément au plan minier.
La Côte d’Ivoire est en progression de (+14%). L’activité des mines d’or est en hausse. Le Sénégal, le Gabon et le Cameroun sont en légère progression par rapport au premier trimestre 2019.
En Arabie Saoudite, les activités export de MCS vers le Koweit ont été fortement impactées par le COVID 19. En revanche l’activité dans le Royaume est restée bien orientée. Aux Emirats l’activité s’est également ralentie avec une baisse des chantiers de construction. Globalement l’activité est en baisse de 18% sur le Moyen Orient.
L’activité démarre de manière prometteuse dans notre nouvelle filiale au Burkina Faso depuis ce début d’année avec près de 0,4 M€ de chiffre d’affaires en 3 mois. Les produits vendus sont fournis depuis EPC Côte d’Ivoire.
2. Principaux nouveaux évènements du premier trimestre
Signature le 13 janvier 2020 d’un contrat d’acquisition concernant 100% du capital d’EJ Barbier holding de contrôle d’EPC SA2.
A la suite de l’entrée en négociations exclusives annoncée le 15 novembre 2019, les procédures applicables en matière sociale ayant été achevées, les actionnaires de la société E.J. Barbier SA holding de contrôle détenant 113 603 actions représentant approximativement 67,46% du capital et 78,05% des droits de vote théoriques de la Société Anonyme d’Explosifs et de Produits Chimiques et 3 777 parts de fondateur, ont signé le 13 janvier un contrat prévoyant l’acquisition de la totalité du capital et des droits de vote d’E.J. Barbier par 4 Décembre SAS, une société de reprise contrôlée par quatre fonds gérés par la société de gestion Argos Wityu SAS et dans laquelle certains actionnaires actuels d’E.J. Barbier et certains dirigeants du groupe EPC détiendront une participation minoritaire.
Cet accord marque une étape supplémentaire dans la réalisation de la Transaction. Celle-ci reste néanmoins soumise à un certain nombre de conditions suspensives.
La réalisation de la Transaction devrait intervenir d’ici fin juillet 2020.
La société et l’acquéreur mènent actuellement les travaux permettant de lever les conditions suspensives.
3. Evolution prévisible pour le trimestre et l’année à venir et conséquence du COVID 19
La crise sanitaire mondiale liée au COVID 2019 constitue un défi très important à relever pour EPC.
Le Groupe a mis place immédiatement l’ensemble des mesures disponibles pour adapter sa base de coût à la baisse d’activité, notamment le chômage partiel, dans tous les pays d’Europe impactés dans lequel le groupe est présent.
Afin de faire face à la diminution de ses encaissements et ainsi assurer la continuité d’exploitation, EPC a utilisé les différents moyens financiers mis à disposition :
- Par les gouvernements (Chômage partiel, reports des charges sociales et fiscales ),
- Par les établissements financiers (report des échéances des emprunts), le pool bancaire (BNPP, SG, LCL) a accepté de décaler l’échéance semestrielle prévue fin mars de 1,6 M€ et de la reporter sur les échéances semestrielles de 2021 et 2022.
Un certains nombres d’autres échéances bancaires ont également été décalées pour un total de 0,5 M€.
Le groupe a également décidé de suspendre les nouveaux investissements non-urgents afin de limiter les sorties de trésorerie et de pouvoir éventuellement les réorienter en fonction de l’évolution de la situation.
Depuis le 31 mars, les pays qui avaient adopté des mesures de confinement strictes (Italie, Espagne, France, Belgique) ont vu leur activité se maintenir à un niveau bas. Dans les explosifs, les niveaux hebdomadaires d’activité se situent dans une fourchette de 10 à 40% de l’activité attendue, la France étant pour l’instant le pays le moins impacté de ce groupe, grâce notamment à son activité à l’exportation vers l’Afrique. La démolition est restée très fortement impactée avec une activité presque nulle.
De nouveaux pays d’implantation du groupe ont adopté des mesures de confinement plus ou moins strictes.
Le Royaume-Uni et l’Irlande sont rentrés dans le confinement avec un décalage d’une dizaine de jours provoquant une réduction importante de l’activité de nos filiales. Dans les explosifs elle se situe à environ 30%, l’’activité additifs diesel est aujourd’hui assez peu impactée.
Le Maroc, les Emirats et l’Arabie Saoudite ont mis en place des mesures de couvre-feu, c’est également le cas de la Cote d’Ivoire et du Sénégal. Il est néanmoins notable que dans ces pays, l’activité économique dans nos secteurs (bâtiment, TP, mines) n’a été que moyennement impactée et nos ventes ont pu se poursuivre avec une baisse hebdomadaire s’étageant de 5 à 20% suivant les pays.
Le Canada, après avoir été fortement confiné dans les premières semaines d’avril, a levé les mesures de confinement dans nos secteurs, ce qui laisse espérer un retour quasiment à la normale dans les prochaines semaines pour le secteur minier.
Enfin la Suède n’a adopté aucune mesure de confinement, et l’activité d’EPC Sverige est totalement normale.
Au niveau consolidé, l’activité est stable depuis 3 semaines à environ 45% de son niveau attendu à cette période de l’année. Aucun site de production n’a été fermé. A noter néanmoins que les congés et le chômage partiel ont été utilisés immédiatement pour adapter nos équipes à la charge de travail en production, sur les chantiers mais aussi en distribution. A mi-avril ces mesures concernaient 37% de l’effectif total du groupe.
Pour les mois à venir, on s’attend à une reprise progressive, certains clients nous ayant indiqué qu’ils souhaitaient reprendre progressivement leur activité. Les procédures de sécurité de tous nos sites et de nos activités font actuellement l’objet d’adaptation pour permettre à nos salariés de reprendre le travail dans de bonnes conditions. Le groupe a également procédé à l’acquisition massive d’EPI (Masques, gants, lunettes, gel hydroalcoolique) pour pouvoir respecter ces nouvelles procédures et les gestes barrières. On constate néanmoins une inquiétude chez certains collaborateurs qui devront être rassurés par les mesures concrètes mises en place.
A court terme, le rythme de redémarrage du groupe dépendra beaucoup de la vitesse à laquelle les chantiers de travaux publics et de construction vont reprendre et ce particulièrement sur le marché Français. En effet, malgré la publication du Guide de bonnes pratiques sanitaires de l’OPPBTP agréées entre le gouvernement et les syndicats professionnel le 21 mars, on constate qu’en pratique très peu de chantiers ont repris et qu’elles sont particulièrement compliquées à mettre en oeuvre notamment en cas de pluriactivités.
L’autre incertitude majeure à court terme concerne le développement de la pandémie dans les pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale qui sont aujourd’hui peu concernés par la maladie.
Les besoins de trésorerie court terme du groupe sont couverts par les lignes de crédit actuellement en place et les mesures de report d’échéance (sociale, fiscale, sur prêts bancaires).
Un impact très significatif est attendu sur le résultat opérationnel du premier semestre.
A moyen terme, il est à prévoir que la pandémie COVID 19 aura un impact sur le rythme de signature de nouvelles commandes. En effet toutes les procédures d’appel d’offres ont été interrompues et les nouvelles conditions d’exploitation vont nécessiter des adaptations importantes des cahiers des charges. Cela retardera nécessairement les procédures et donc les nouvelles commandes. Ces nouveaux cahiers des charges vont également générer des surcoûts sur les affaires en cours, le montant et les modalités de prise en charge de ces surcoûts sont aujourd’hui largement inconnus.
On anticipe aujourd’hui une activité du premier semestre en recul de 20% à 30% par rapport à 2019. A moyen terme, le besoin de trésorerie groupe est aujourd’hui estimé à 28 M€, des discussions sont en cours avec nos partenaires bancaires et la BPI pour mettre en place un prêt atout BPI et des prêts PGE pour des montants cumulés équivalents.
A plus long terme, il est impossible aujourd’hui de prévoir l’impact sur nos activités de la violente crise économique qui s’annonce du fait de l’incertitude actuelle :
- sur les perspectives de croissance par pays,
- sur la politique des Etats en matière d’infrastructure et d’investissement, et
- sur les cours et la production de matière première.
L’évolution et les anticipations sur ces indicateurs auront un impact significatif sur le chiffre d’affaires et la profitabilité à long terme du groupe. Elles seront scrutées avec attention afin d’adapter les moyens, de réorienter les investissements, et ainsi de bien préparer l’avenir. La diversité des géographies et des métiers du groupe est une chance dans ce contexte éminemment incertain.
4. Politique de dividende 2020
Le conseil d’administration a décidé de ne pas proposer de versement de dividende au titre de l’exercice 2019.
Avec une quarantaine de filiales implantées dans une vingtaine de pays dans le monde, la société est aujourd’hui une référence dans le domaine des Explosifs, de la Démolition et du Forage – Minage
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1 Le Conseil d’administration réévalue régulièrement la nécessité de communiquer sur l’impact connu et/ou anticipé de la crise sanitaire sur ses activités, sa situation financière et ses perspectives et a décidé en conséquence d’anticiper la communication sur l’information financière du premier trimestre, initialement prévue pour le 12 mai.
2 Cf. Communiqué publié par la Société le 13 janvier.
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